ALLMAN BETTS BAND (AMSTERDAM, PARADISO, 24/07/2019)

Voir ALLMAN BETTS BAND en live était une priorité absolue en 2019. Mais pour cela, il fallait aller au Paradiso d’Amsterdam et subir quatre heures de retard du THALYS. Du coup on arrive à 20h20 pour le début du concert programmé à 20h30.

Le Paradiso a pris un coup de jeune, la climatisation est bonne, et comme le concert n’est pas « sold out », on se faufile aisément dans les premiers rangs. Grosse formation : trois guitares, deux batteurs, basse, claviers (Devon Allman : guitare, chant ; Duane Betts : guitare, chant ; Berry Oakley Jr. : basse, chant ; Johnny Stachela : slide guitare ; R. Scott Bryan : percussions ; John Lum : batterie ; John Ginty : claviers).

Incontestablement les rôles sont bien répartis avec les trois musiciens « fils de » qui sont à l’origine du projet (Duane, Devon et Berry) et les autres qui sont des « sidemen », certes de grand luxe.

Première surprise, c’est Duane qui exécute tous les solos des morceaux de l’Allman Brothers Band, Johnny s’occupant merveilleusement bien des parties de slide. Devon, incontestablement le leader, la joue modeste à la guitare acoustique sur ceux-ci. « Blue Sky », « Ain’t Wastin Time » sont excellents, et « Midnight Rider » en rappel, qui ne figure pas sur la set-liste est superbe, certainement la meilleure reprise des titres des papas. Par contre « In Memory of Liz Reed » est décevant, trop étiré, Devon n’est pas sur scène, et Duane semble un peu déconcerté et fait signe à John Ginty de terminer l’improvisation qui n’est pas réussie. Si Duane est bon dans ses solos, il manque de présence scénique et sa voix est en retrait et parfois mal posée, surtout comparée à celles de Devon ou Berry.

Devon au contraire a toujours une énorme présence scénique, on sent qu’il « en garde sous la pédale » et envoie une superbe version de son titre « Midnight lake Michigan » un peu plombé par le solo de basse assez conventionnel de Berry. Ce sera sa seule faute de goût, car il est costaud à la basse et au chant. Et puis Johnny Stachela, qui n’intervient qu’à la slide, est superbe, lyrique. On connaissait déjà ce musicien qui joue depuis longtemps avec la « Betts’Family » mais c’est une énorme révélation, tout comme John Ginty aux claviers qui joue parfaitement dans l’esprit « southern-rock ». Les deux batteurs sont bons sans plus, on rêve à ce qu’un Yonrico Scott ferait avec cette formation !

Énorme version de « Purple Rain », titre que s’est complètement approprié Devon, « Dimples » met une belle dose de blues, la dernière partie décolle vraiment avec le « Southern Accents » de Tom Petty et un Duane enfin libéré, et leur titre « Down to the River ».

Le rappel démarre avec Devon sans guitare, juste accompagné aux claviers de John Ginty et la slide délicate et subtile de Johnny pour un titre presque gospel et magnifique, et « Long Gone ».

Quasiment deux heures de concert, on sent que le groupe est encore jeune, perfectible : par exemple, on ne retrouve pas la complicité Devon/Mike Zito de l’époque de Royal Southern Brotherhood. Le groupe a donc une énorme marge de progression, les morceaux des papas sont des petites madeleines et incontestablement les musiciens ont une légitimité évidente à les jouer.

En tout cas, on ne regrette pas nos huit heures de TGV (plus quatre au retour !)

Après le concert on cherche un endroit pour manger, ce qui est une épreuve car tout est fermé à 22h30 à Amsterdam ! On trouve, enfin, une pizzeria ouverte, on croise les musiciens qui cherchent eux aussi, et on s’aperçoit que Devon et Duane dînent à dix mètres de nous. On passe les saluer discrètement, quel magnifique concert !

Michel Bertelle


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